Signé Michel Minvielle, Maire de Bordères et Conseiller Régional Nouvelle-Aquitaine
Chaque début d’année à pareille époque, les informations sur la carte scolaire commencent à filtrer et les directeurs d’école concernés mais également les Maires, sont informés de suppression de classes pour la prochaine rentrée.
On connait tous les conséquences d’une fermeture de classes pour nos écoles et nos villages !
Une classe qui ferme, c’est toujours un drame car force est de constater que la suppression d’une classe est quasiment irréversible tant il est pratiquement impossible de ré ouvrir une classe, en particulier en Zone rurale.
L’impact de telles décisions est majeur car il décide de l’avenir d’une école, dégrade les conditions d’enseignement et de scolarisation et concourt à la perte d’attractivité et de vitalité de nos villages.
L’avenir de nos enfants, de nos écoles et de nos villages est décidé à partir de calculs purement budgétaires sans tenir compte de la problématique géographique de la ruralité et des projets d’avenir et de développement de ces mêmes territoires ruraux.
L’école de la République doit être libérée de toute logique strictement comptable car elle a besoin de moyens financiers et humains pour assurer sa mission de service public.
C’est une des leçons de la crise sanitaire que notre pays traverse.
Durant cette période inédite et anxiogène, les Maires, depuis le premier confinement, ont été présents au Rendez-vous de l’urgence sanitaire, malgré un manque criant de moyens.
Les Maires et les équipes municipales, ont fait preuve d’un grand esprit de responsabilité en adaptant, dans des délais contraints, les Ecoles, les Cantines, les Garderies aux protocoles sanitaires imposés le plus souvent sans dialogue.
Aujourd’hui la crise sanitaire est loin d’être terminée et en ce début d’année 2021, il a fallu que nous nous adaptions, de nouveau, à un nouveau protocole sanitaire.
C’est en cette période de crise que l’Administration continue de vouloir fermer des classes comme si la situation était normale !
La France traverse une crise sans précédent. Pourtant le Ministère prépare la rentrée 2021 sans prendre la mesure du caractère exceptionnel de la situation que nous vivons.
On ne peut pas demander aux Maires, qui se battent au quotidien pour gérer au mieux cette crise sanitaire, de gérer en plus une fermeture de classe.
Cela n’est pas acceptable !
La rentrée prochaine est pleine d’incertitudes : où en serons-nous de la pandémie ? Quelles seront les mesures sanitaires qui persisteront ?
Nous avons besoin d’une rentrée 2021 sereine, avec les équipes en place, en les renforçant si besoin. Plus que jamais, les enfants ont droit à la meilleure éducation possible et d’autres priorités que les fermetures de classe doivent prévaloir dans notre pays.
Les suppressions de classes doivent attendre !
N’ajoutons pas la crise scolaire à la crise sanitaire, sociale et économique !