Initié par le gouvernement, le projet « Hercule » prévoit de scinder EDF en trois entités : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert), cotée en bourse, pour la distribution d’électricité et le développement des énergies renouvelables et une troisième (EDF azur) en charge des barrages hydroélectriques dont les concessions seraient remises en concurrence sous la pression de Bruxelles.
Fondé sur des impératifs purement financiers, ce projet préfigure purement et simplement à la privatisation d’EDF et la fin d’un grand Service Public de l’Energie.
Depuis la fin des années 1990, les décisions politiques néolibérales n’ont eu de cesse de jeter le secteur énergétique français dans les mains du Marché dans une logique financière prédominante de profits, de rentabilité et de dividendes toujours plus élevés. Or l’Energie, comme l’Eau, est un bien commun que nous devons défendre par tous les moyens. Cette énième étape dans le processus de privatisation aura, ne nous y trompons pas, des conséquences sur l’emploi des agents d’EDF et sur la tarification de l’électricité pour les consommateurs dont l’inévitable augmentation renforcera la précarité énergétique. En outre cette privatisation met en danger notre souveraineté pourtant si nécessaire pour une transition réussie de notre Pays.
Pourtant, si nous devions retenir une leçon de la crise sanitaire actuelle, c’est bien le rôle essentiel que les Services Publics jouent auprès de nos concitoyens. Nous devons les préserver et revenir à nos fondamentaux de solidarité, de protection et d’accès pour tous à l’énergie, à la santé, aux transports…
Compte-tenu des enjeux sociaux, économiques et environnementaux que suscitent ce projet, nous devons partout sur le territoire, interpeler le Président de la République par lettre ou en votant une motion en conseil municipal pour demander la fin de l’opacité sur ce dossier et l’organisation d’un débat national et citoyen autour du devenir d’EDF.