Retour sur le dernier Congrès des Maires de ce mandat

12 000 participants, dont plusieurs dizaines d’élus de notre département, ont participé au 102ème congrès des Maires de France. Pendant quatre jours, les élus ont pu faire le bilan du mandat qui s’achève et débattre des enjeux de celui qui s’ouvrira en mars. 

Le ton à l’égard des maires a changé mais le fond du message reste le même et inquiète ! Si l’exécutif affiche effectivement une nouvelle posture à l’égard des élus locaux, force est de constater que ses décisions les plus récentes – projet de loi de finances, projet de loi proximité et engagement – continuent de remettre en cause les libertés locales et les moyens des collectivités. Seul point notable de l’intervention du Président, il a affirmé son opposition à l’autonomie fiscale des collectivités, la qualifiant de « fétichisme ».  Il considère de même que les collectivités n’assument pas les « responsabilités » liées à leurs compétences, et s’en remettent à l’Etat lorsqu’une difficulté survient.

Les maires sont conduits à s’interroger à la fois sur la sincérité des engagements de la majorité, mais aussi sur sa compréhension des évènements récents. L’année écoulée a démontré l’absolue nécessité de la proximité et de services publics forts. Le bilan du mandat municipal qui s’achève, particulièrement mouvementé voire douloureux, appelle un nouveau souffle pour la décentralisation.

La crise démocratique n’a jamais été aussi profonde. Or les collectivités demeurent, grâce à la proximité, des lieux de citoyenneté active : l’attachement des Français aux maires et l’engouement autour des élections municipales le démontrent. L’Etat n’a plus les moyens de mettre en œuvre seul ce dont le pays a besoin. Au moment où l’urgence climatique s’impose et que les inégalités sociales et territoriales se creusent, il sait qu’il doit compter sur les collectivités pour que les discours se transforment en actes.

L’exécutif doit rétablir la confiance. En refusant d’appliquer la promesse présidentielle de 2017 sur les compétences eau et assainissement, le projet de loi Engagement et proximité n’en prend pas le chemin. Quels que soient les ajustements techniques, par ailleurs bienvenus, la loi doit affirmer la liberté d’organisation que réclament les maires. Il en va de même pour les conséquences de la suppression de la taxe d’habitation, pour laquelle l’exécutif doit faire toute la lumière sur l’impact réel de la réforme pour les ressources de chaque commune. 

A consulter :

La résolution générale du 102ème congrès des maires


L’intervention d’André Laignel en ouverture du congrès