Emmanuel MACRON croit-il à la décentralisation ?

L’examen du projet de loi Engagement et proximité révèle le double langage du gouvernement. Alors que ce texte est censé donner envie aux maires de continuer, la majorité En Marche à l’Assemblée nationale s’emploie à détricoter systématiquement le travail mené par le Sénat et les associations d’élus. Cette incapacité à tenir les promesses est symbolisée par le feuilleton des compétences eaux et assainissement. La solution est pourtant simple et le président de la République l’avait annoncée au Congrès des Maires en 2017 : revenir au principe de liberté de leur exercice au niveau communal ou intercommunal, selon le choix des élus locaux.
Cette liberté est le sens de la décentralisation. Et cette dernière est une chance pour le pays : pour l’aménagement du territoire et les services publics de proximité assurés par les collectivités, pour la transition écologique qu’elles mènent déjà sur le terrain, mais aussi pour la démocratie à la veille d’une élection municipale qui passionne les Français. 
C’est pourquoi il faut donner un nouveau souffle et relancer la décentralisation. Le bon niveau de réponse attendu est d’ordre constitutionnel (place de la commune, reconnaissance de l’autonomie fiscale), institutionnel (compétences d’attribution de l’Etat) et financier (nouveau cadre de relations Etat – collectivités).
La décentralisation est aujourd’hui indispensable pour éviter, selon la formule de F. Mitterrand, que « la France ne se défasse ».